Mieux dialoguer pour mieux coopérer
Coach professionnelle et formatrice, je suis convaincue que la force du collectif réside dans sa capacité à coopérer. J’accompagne ainsi mes clients à comprendre et créer les conditions de la coopération au sein de leur organisation.
Au cours de mes différentes expériences, j’ai pu constater qu’un des principaux freins à la coopération est la difficulté à instaurer et maintenir un vrai dialogue. A travers cet article, j’ai donc souhaité partager ma vision de ce qu’est un dialogue et des conditions à réunir pour l’instaurer et le préserver.
Qu’est-ce que le dialogue ?
Dialogue vient du latin dia (au travers, par, entre) et logos (parole, raison) , c’est-à-dire une « parole raisonnée entre… ».
Pour qu’il y ait dialogue, trois éléments sont indispensables : un enjeu commun, des points de vue divergents et une nécessité de préserver la relation. Si ces trois éléments ne sont pas réunis, vous êtes soit dans la discussion soit dans le débat.
Au cœur d’un collectif quel qu’il soit, les points de vue divergents arrivent toujours. Les équipiers s’accordent à dire : « Nous sommes tous d’accord sur le fait qu’à un moment, nous n’allons pas être d’accord ». Pour assurer la coopération dans cette équipe, malgré ces divergences, il convient d’établir un vrai dialogue.
Quelles sont les conditions du dialogue ?
Je vous partage ma définition du mot dialoguer : échanger des points de vue, des idées, avec discernement, empathie et ouverture de manière à atteindre un objectif commun tout en préservant la relation.
Gardons en tête que : dans un dialogue, préserver la relation est nécessairement un objectif partagé. Ensuite, en m’appuyant sur de nombreuses sources (citées ci-après) ainsi que le livre Conversations cruciales, je vous propose les 2 conditions suivantes :
Instaurer et maintenir un climat de confiance
Pour commencer, je fais référence aux positions de vie d’Eric Berne.
Dialoguer c’est coopérer : pour avoir un vrai dialogue, vous devez adopter la position +/+ : vous avez une bonne estime de vous-même et de l’autre. Vous êtes alors en capacité de donner votre point de vue et d’accueillir celui de l’autre sans vous sentir « agressé », « humilié », « dévalorisé »…
Vous devez donc vous assurer que vous êtes en confiance avec cette personne et qu’elle est en confiance avec vous et cela tout au long de l’échange.
Est-ce que je me sens respecté(e) par les autres ? Est-ce que les autres savent et sentent que je les respecte ?
Pourquoi ce climat de confiance est primordial ?
Pour comprendre cela, je m’appuie sur le modèle de Brooke Castillo (voir schéma ci-dessous), coach américaine qui a modélisé les relations entre pensées, émotions et actions. Ainsi, nos pensées (qui sont des interprétations des faits) guident nos émotions qui, elles-mêmes, vont guider nos actions. Et de nos actions découlent des résultats. Albert Einstein disait « La folie est de toujours se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent ».
Être dans une position de vie +/+ permet de générer un état émotionnel propice à la coopération, donc au dialogue.
Pour assurer le maintien de ce climat de confiance tout au long de l’échange, il va vous être utile :
– d’analyser vos propres pensées/interprétations des faits pour revenir dans un état émotionnel favorable au dialogue
– de revenir à ce que vous voulez : pour vous, pour l’autre et pour la relation afin d’ajuster vos actions aux résultats souhaités
– d’expliciter vos intentions à l’autre pour éviter les malentendus, les mauvaises interprétations…qui amènent souvent des émotions peu propices au dialogue (colère, agacement, sentiment d’infériorité…)
– de montrer à l’autre que vous comprenez ses enjeux et qu’ils sont importants pour vous
S’exprimer avec discernement, empathie et ouverture
Par discernement, j’entends la capacité à juger clairement et sainement la situation. Pour vous exprimer avec discernement, il vous sera utile de :
– questionner votre propre interprétation des faits :
quelle histoire je me raconte ? est-ce que je me positionne en victime, en persécuteur, en sauveur ? (voir les jeux psychologiques avec le triangle de Karpman)
– assumer votre part de responsabilité dans la situation (voir l’échelle des comportements – Galaxie Conseil) pour pouvoir adopter des comportements résolutoires.
Par empathie, j’entends la capacité à comprendre l’autre dans son raisonnement mais aussi et surtout dans ses émotions. Pour arriver à cela, je vous invite à activer l’écoute active de Carl Rogers. L’écoute active consiste à mettre en mots les émotions et sentiments exprimés de manière tacite ou implicite par l’interlocuteur.
Que vit-il ? Pourquoi agit-il comme ça ? suis-je certain d’avoir bien compris ses enjeux ? pourquoi quelqu’un de sensé et honnête ferait cela ?
Par ouverture, j’entends la capacité à dire les choses avec authenticité, à parler de nos sentiments, de nos besoins, à faire des demandes claires sur ce que l’on attend de l’autre…Je vous invite ici à découvrir la méthode issue du courant de la Communication Non Violente.
La vérité, clé du dialogue, libère les énergies et ouvre le champ des possibles
Comme pour constituer une équipe performante (référence à W. Schutz, l’Elément Humain), pour dialoguer, il faut que chacun se sente important, influent et puisse, de ce fait, être dans l’authenticité et l’ouverture. Cet auteur, W. Schutz, dit : « La vérité est un grand simplificateur ».
Oser être dans sa vérité et comprendre la vérité de l’autre, voici les clés pour un vrai dialogue.
J’avais à cœur de partager cette approche avec vous car, depuis que j’ai compris cela, j’ai profondément amélioré mes échanges avec les autres. Dans les situations à enjeux, je sentais ces échanges un peu « bloqués », « fermés » ou « étriqués ». Aujourd’hui, ces échanges sont plus ouverts, sincères et tournés vers l’enjeu commun. Le vrai dialogue libère les énergies et ouvre le champ des possibles. Essayez, vous verrez !