Et si l’intelligence collective était la clé pour fidéliser les jeunes (et moins jeunes) collaborateurs ?
Il y a quelques jours, je déjeunais avec un dirigeant qui m’expliquait la difficulté qu’il rencontrait à recruter et surtout à fidéliser les jeunes collaborateurs, la fameuse génération Z. Peu après, animant des ateliers d’intelligence collective auprès de cette jeune génération à l’Emlyon Business School, j’ai été interpellée par leur engagement, la qualité du travail fourni et le plaisir qu’ils prenaient à coopérer…
Et si l’intelligence collective était un levier voire une clé pour favoriser l’engagement et fidéliser les jeunes collaborateurs.
L’intelligence collective, c’est quoi ?
Voici une définition de l’intelligence collective = une dynamique d’acteurs responsables interconnectés par le hard et le soft en alliance autour d’une vision partagée…(source : Vincent Lenhardt : le management hybride)
Aujourd’hui, de nombreux outils existent pour favoriser la mise en intelligence collective (co-développement, world café, forum ouvert…)…Mais l’intelligence collective est avant tout une culture à infuser et à entretenir, culture qui repose sur 2 convictions que doit porter l’équipe managériale :
- l’intelligence est partout dans l’entreprise
- l’entreprise a besoin de toute cette intelligence pour mener à bien ses projets.
En quoi cela répond aux aspirations de la génération Z ?
Les jeunes de la génération Z aspirent à être autonomes, responsables, créatifs, à relever des défis, à évoluer,…Faire d’eux des acteurs responsables c’est avant tout les considérer comme « sujet en croissance » et pas seulement comme « objet de production ». C’est leur donner la capacité à créer, innover, proposer des idées, prendre des initiatives…
Ces jeunes cherchent à savoir, comprendre et à être en lien authentique et simple. Ils prônent une communication fluide et transparente, le dialogue et l’écoute, et ce quels que soient les rapports d’autorité. C’est ce que permet l’intelligence collective : elle relie les personnes et les idées, partout dans l’entreprise, à travers des relations simples et authentiques et des outils numériques (WhatsApp, réseaux sociaux, plateformes d’échanges…) facilitant le partage notamment de l’information.
Enfin, ils ont besoin de sens et de cohérence. Ils sont donc particulièrement sensibles à contribuer à une vision d’entreprise inspirante. Faire alliance autour de cette vision partagée voire participer à son élaboration, est donc essentiel pour leur motivation et leur engagement. Ils sont également très exigeants quant à l’exemplarité du leadership dans un souci permanent de cohérence.
Une génération portée par les valeurs de la coopération
Je suis convaincue, pour les voir à l’œuvre dans mes interventions, que ces jeunes sont portés par les valeurs de la coopération. Voici un extrait d’une interview d’Elodie Gentina, enseignante-chercheuse à l’IESEG School of Management et conférencière, spécialiste de la génération Z : « L’esprit d’équipe est l’un des premiers critères de fidélité à l’entreprise. Très souvent, ils restent pour l’équipe : (…) ils aiment travailler en team. On est passé d’une fidélité d’entreprise à une fidélité sociale et collective ».
Plus globalement, passer d’une culture taylorienne (l’Homme est uniquement un « objet de production ») à une culture humaniste (l’Homme est certes « un objet de production » mais surtout « un sujet en croissance ») est la clé pour embarquer cette nouvelle génération qui revient aux fondamentaux de l’être humain : le besoin de liens authentiques et simples, de sens et d’autonomie…
C’est vers cette culture humaniste que j’accompagne mes clients, car si ces nouvelles générations rendent explicites ces besoins fondamentaux, ils sont tout aussi présents chez les autres générations…